Fretin d'hier à aujourd'hui...

Histoire

Le village de Fretin viendrait du mot Frestis, vieux mot français qui a évolué selon les différents dialectes et signifiant terre inculte en friche.

Le village apparait en 1218 sous le vocable Fertin, dans le titre de la "Maison de Harnes", puis en 1258 il figure dans le cartulaire de Saint-Etienne de Lille, et dans celui du cartulaire de  l' "Abbiette de Lille" en 1279. (Un cartulaire est un recueil d’actes favorisant la conservation et la consultation)

Fretin se situe dans le pays du Mélantois, à la limite de la Pévèle en Flandre romane.

En mai 1258, les habitants de Fretin obtinrent de la comtesse Marguerite le droit de pâturage pour leur bétail dans les marais de la Marque, moyennant une redevance annuelle de quarante sols, monnaie de Flandre, payables à Lille.

En 1480, pendant la guerre que Louis XI menait contre la Maison Capétienne de Bourgogne, cent-vingt cavaliers français firent un grand ravage dans les environs de Lille et emportèrent un grand butin. À leur retour, ils furent attaqués à Fretin par les paysans et perdirent quinze hommes. Les autres furent tous faits prisonniers et amenés à Lille.

En septembre 1708, le comte de Marlborough y établit son quartier général, pendant le siège de Lille, la plus puissante forteresse d'Europe à l'époque. La campagne sera close le 10 décembre 1708 avec la prise de la citadelle de Lille.


Patrimoine

- L’Église originelle du XIIIe siècle était dédiée à St Nicolas : l’église était au départ composée de deux nefs de trois travées, construites en pierres d’Avesnes et blanches ordinaires. Au XVe, une troisième nef fut rajoutée.

Le clocher date de 1777 et a des similitudes avec celui de Bersée. L’église fut fermée au culte en 1793 pour « loger les chevaux » et emmagasiner « les fourrages de la République ». Elle fut vendue en 1799 au citoyen Tondriaux de Lille.

Avant 1789, elle abritait le tombeau du XVe siècle, en pierre de Tournay, de Jean de Saint Pierre Maisnil (dit de Hingueites) et de ses deux épouses. La pierre est acquise dans les années 1840 par le Musée de la ville de Douai. Cette pièce fut détruite par un bombardement du musée le 11* Août 1944. 

Elle sera gravement endommagée par un bombardement le 31 août 1943, une bombe de  150 kg explosa dans le chœur et le pulvérisa. Le clocher survécut par miracle.

Huit torpilles tombèrent dans le village et démolirent dans la Grand Rue la boulangerie et quelques maisons voisines. Une personne âgée  fut tuée devant le monument aux morts et deux autres habitants furent blessés.

Quelques jours plus tard le cardinal Liénard vint visiter l’église pour exprimer la solidarité de l’Eglise envers les paroissiens.

Un premier projet de reconstruction type néo-roman d’un architecte de la commune, H. Boudin est rejeté en 1949.

C’est un professeur de l’école des Beaux-Arts de Lille Gaston Doisy qui remporte le nouveau projet dont le chantier dura de 1959 à 1961. L’église est inaugurée en 1962.

Bâtie en briques, l’église est un vaisseau unique de 400 places illuminé par un vitrail en dalle de verres réalisé par le maitre verrier Gabriel Loire (1904*-1996), mais aussi par des bandeaux latéraux et deux autres dans les chapelles. La toiture est en métal et la charpente en béton armé.

La façade présente une sculpture de Saint Martin partageant son manteau, œuvre d’Emile Morlaix (1909-1990 – il réalise en 1955 le monument pour Ravensbruck au Père Lachaise). On retrouve ces deux artistes pour l’église Notre Dame de Fatima à Lambersart.

- La distillerie de betterave sans rectification d'alcool est construite en 1900 pour la S.A. des Usines Agricoles. Elle traite 130 tonnes de betteraves par jour et ne produit que des flegmes (produits aqueux provenant de la première distillation des jus de betterave).

 En 1910 la société Alphonse Leroux, fabricant de chicorée alimentaire, transforme les bâtiments en un séchoir à chicorée à huit foyers. Ce séchoir, dont l'activité cesse à une date inconnue, est transformé en atelier agricole par les Ets A. Bataille qui y adjoignent de nouveaux hangars métalliques. Actuellement ces bâtiments servent de stockage et de bureaux.

- Fretin a sur son sol une motte castrale classée depuis le 6 décembre 1978 située au Bas-Varlet, en plein cœur d’un lotissement.

Le château « Wastelier du Parc » a été fondé au 12ème siècle et reconstruit plusieurs fois. En 1708 le duc de Malbrough y séjourna au moment du siège de Lille. On lui donne le nom de « Wastelier » dont il ne subsiste plus que la porte d’entrée avec pilastre à bossage (XVIIe-XVIIIe siècle) ainsi que les douves partiellement comblées, tout cela se trouvant au sein de l’entreprise Flint Group France (Fabrication et distribution d'encres liquide et grasse -20 à 49 salariés). La demi-tour ronde moyenâgeuse a été rasée et le pont levis supprimé.

On lui donne ce nom d’après Edouard Henri Wastelier du Parc (mort le 9/12/1909 au château) qui fut Maire de Fretin. Il est le parrain de deux cloches pour l’église en 1868*.

 Le 6 Décembre 1939 c’est ici que déjeuna le Roi d’Angleterre George VI en tournée d’inspection des unités de la Royal Air Force.

Au moment de l’exode, les Allemands occupèrent les lieux, ce fut la résidence d’officiers de la Luftwaffe. Les riverains ont également signalé la présence de nombreux chevaux.

Les propriétaires, déjà occupés lors de 14-18, décidèrent de cacher au fond de l’étang : argenterie, armes anciennes et armure. Malheureusement le poids du sac coula au fond et demeura inaccessible à la Libération ; on dit que ce « trésor » jamais remonté est toujours là car l’étang fut comblé par l’entreprise au moment du rachat du terrain. 

Le Moulin de Fretin était un moulin à vent situé à la sortie de Fretin, à droite de la route menant à Avelin. Le meunier qui l’exploitait était un ancien combattant de 1914-1918. Il avait donc connu les attaques à la baïonnette, les bombardements de l’artillerie allemande, les gaz asphyxiants, les tirs de mitrailleuses, les heures de guet dans la boue…

Les ailes tournaient pour moudre le grain de blé, d’orge, de seigle, les pois ou les fèves. Un large escalier en chêne permettait au meunier d’orienter ce moulin de quelques tonnes face au vent. Poulies et engrenages en bois occupaient l’étage. Les meules en silex rejetaient les grains dans des sacs que les cultivateurs venaient chercher avec leurs chevaux.

La seconde guerre mondiale survint et le dimanche 19 mai 1940 vers midi,  12 bombardiers bimoteurs allemands arrivèrent pour bombarder le terrain d’aviation. Ils prirent pour cible ce moulin pourtant situé à 2 km de l’aéroport et qui n’était pas un objectif militaire. Ce géant de bois s’enflamma comme une torche et s’écrasa en fumée. Heureusement, le meunier était absent à ce moment-là mais il perdit ainsi son outil de travail. Ce bombardement était inutile, les anglais avaient quitté le terrain quelques jours avant.

La Gare: Le dimanche 15 août 1943 en fin d’après-midi, une attaque massive est menée par 7 escadrilles de 21 bombardiers américains qui attaquent le terrain d’aviation depuis Ennetières jusqu’à Péronne-en-Mélantois. Ils larguent 1036 bombes de 50kg. Elles ne firent pour ainsi dire, aucun dégât aux installations militaires.

 Un véritable drame se produira ce jour-là à Fretin. Le quartier de la gare grouillait de monde en raison d’une ducasse où des centaines de personnes étaient venues se détendre en fin de journée. Les américains ont-ils cru à un embarquement de soldats allemands ? Ils vont larguer leurs bombes sur la gare et ses abords générant une indicible horreur parmi la population. Il y eut seulement 13 victimes civiles blessées ainsi que quelques soldats allemands en permission.

L’un d’entre eux sera tué par un éclat d’obus alors qu’il s’était allongé sur le corps d’une petite fille étendue sur le sol, faisant bouclier pour la protéger. Il lui sauva la vie par le sacrifice de la sienne.

Le Géant: C'est le 8 Février 1748 à Fretin, que voit le jour Pierre Michel Monnet, fils de Michel Joseph Gabriel Monnet et de Marie Françoise Flinois, tous deux natifs de Fretin.

Marié à Marie Joseph Bettremieux, native d'Avelin, il a un fils : Pierre Joseph, né en 1782. Trois autres enfants nés en 1779, 1780, 1783, sont morts en bas âge.

De profession "Journalier" c'est à dire ouvrier agricole employé à la journée, Pierre Michel Monnet est de plus le chef d'une "Bande de Turbulens" nommée "Masarains".

Le 26 juillet 1789 Pierre Michel est arrêté, conduit en prison et interrogé. Sa femme est alors enceinte de 3 mois (une petite fille naîtra "mort née" le 18 janvier 1790).

Le 27 juillet, il est jugé et condamné pour avoir incité les Fretinois à cueillir les avêtures (avoines sauvages) des marais (propriété du seigneur d'Ennevelin), pour se nourrir (l'été 1789 était une période de famine).

Il sera pendu le 28 juillet à midi sur la Grand place de Lille. C'est ainsi que pour avoir dit tout haut que les marais appartiennent à tous et qu'on peut y couper les avoines sauvages, Pierre Michel Monnet, dit "Le Masarain" fut exécuté deux semaines après la prise de la Bastille.

Il est de tradition dans le Nord de représenter sa commune par un géant. C'est pourquoi en 1994, fort de cette Coutume, le Conseil Municipal de Fretin décide de faire réaliser un géant qui, par sa présence, animera les manifestations locales.

Un géant est la plupart du temps un personnage historique ou légendaire de la Commune.

Dans son choix, la Municipalité a aussi pris en compte le fait qu'un géant doit, à travers le personnage qu'il incarne, refléter les valeurs de la Commune qui le possède.

Entre un ancien seigneur et un paysan victime d'une injustice, le choix s'imposait de lui-même.

C'est pourquoi, fort de son histoire et des valeurs qu'il a défendues (honnêteté, défense de la liberté d'expression, révolutionnaire pour l'obtention d'un monde plus juste), Pierre Michel Monnet, est devenu pour Fretin, le symbole des valeurs Républicaines.

Les révolutionnaires de 1789 à Fretin se nommaient eux même les "Masarains" : le Géant de Fretin sera donc appelé "Le Masarain" par le Conseil Municipal de Fretin.

La Municipalité voulait un Géant le plus réaliste possible.

La "jupe" traditionnelle des Géants fut jugée inadaptée pour un paysan de 1789.

Un mode de fabrication original s'imposait donc. 

Sa fabrication repose sur une structure aluminium lestée sur laquelle un grillage travaillé donne les formes de celui qui était surnommé : "Le Masarain".

Ce squelette ainsi formé est ensuite recouvert de papier et de carton.

Cette structure est ensuite recouverte de deux couches de polyester avec de la fibre de verre pressée, pour le corps et d'une couche pour la tête, qui est amovible.

Une fois sèche, la fibre est poncée et peinte.

Il restait ensuite à l'habiller, et pour cela concevoir le costume en tissus de "grande taille" du représentant de notre commune qui mesure environ 3 mètres 80.

A titre d'exemple le diamètre d'une manche de chemise est de un mètre ! Notre géant est à ce jour le seul du Nord-Pas-De-Calais à être portable et roulable. En effet « Le Masarain" peut être porté par deux personnes à raison de une dans chaque jambe.

Les Albums de Croÿ sont une collection de 23 albums et cartulaires richement illustrés de gouaches représentant des paysages et cartes de tous les villages, forêts, cours d’eau, villes et propriétés ducales de l'époque.

Ce document est une source unique d'information sur les paysages et l'architecture de la Renaissance dans les régions des anciens Pays Bas espagnols couvrant lors du passage du XVIème au XVIIème siècle le sud de la Belgique actuelle et le nord de la France. Chaque vue est encadrée d’un cadre de style prébaroque, dans lequel figurent des fleurs et fruits, ou des motifs décoratifs. Chaque cadre est différent.


Aujourd'hui

Fretin est une commune française située dans le département du Nord et la région Hauts-de-France. Implanté dans le pays du Mélantois, à la limite de la Pévèle en Flandre romane, elle se trouve à moins de 10kms au sud-est de Lille (13,5kms par la route).

Les habitants de Fretin s'appellent les Fretinois et les Fretinoises. La commune compte au dernier recensement effectué en 2020 , 3 334 habitants.

Évolution de la population depuis 1800 (Source Wikipedia)
Années 1800 1806 1821 1831 1841 1851 1861 1872 1881 1891 1901 1911 1921 1931 1946 1954 1968 1975 1982 1990 2005 2015 2020
Population 1328 1854 1849 1963 1946 2072 2011 1992 2179 2144 2216 2217 2097 2370 2390 2610 2634 2645 2565 2873 3207 3377 3334

Fretin figure parmi les 95 de la Métropole Européenne de Lille qui compte plus d'un million d'habitants, composé de grandes villes et de villages. 

Le Maire actuel est Madame Béatrice Mullier (depuis 1989). Elle succède à Edouard Verleye (1980-1989), Jean Lotte (1969-1980), Louis Nivesse (1945-1969), Emile Delourme (1935-1945), Arthur Delesalle (1927-1935) et Louis Chuffart (nc-1927)

 

Informations générales

 
Commune Fretin
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Nord
Arrondissement Lille
Intercommunalité Métropole Européenne de Lille
Canton Templeuve-en-Pévèle
Code postal 59273
Altitude minimum 26
Altitude maximum 54
Superficie 13,17 km²

 

 

 

Les armes de Fretin se blasonnent ainsi : « Bandé d'argent et d'azur de six pièces (Baillet) ».